L’évolution rapide des compétences nécessaires impose aux entreprises de revoir leurs stratégies d’apprentissage. Il ne suffit plus de multiplier les formations : elles doivent être efficaces et s’aligner sur la manière dont le cerveau apprend.
C’est dans ce contexte que la neuropédagogie entre en jeu. La neuropédagogie permet de concevoir des parcours pédagogiques plus personnalisés et stimulants, adaptés au fonctionnement cognitif des apprenants afin de maximiser leur engagement et l’efficacité de l’apprentissage.
Quelles sont les bonnes pratiques scientifiquement prouvées pour développer des formations véritablement efficaces, en particulier sur les soft skills ? La suite dans cet article !
1- La neuropédagogie, de quoi parle-t-on ?
La neuropédagogie est une approche éducative qui s’appuie sur les avancées des neurosciences, la science qui étudie le fonctionnement du cerveau. Son objectif principal est d’améliorer l’efficacité de l’apprentissage en ajustant les méthodes pédagogiques aux mécanismes naturels du cerveau. Cela implique de prendre en compte la manière dont le cerveau assimile, traite et retient les informations. Des chercheurs comme Stanislas Dehaene² ont identifié des principes fondamentaux pour un apprentissage optimal et durable, notamment l’attention, l’engagement actif, la répétition espacée et la consolidation des connaissances dans la mémoire.
La neuropédagogie s’appuie sur la plasticité cérébrale, c’est-à-dire la capacité du cerveau à se réorganiser et à créer de nouvelles connexions. Imaginez que votre cerveau est comme un muscle : plus vous le faites travailler de manière intelligente, plus il devient performant. Par exemple, jouer à des jeux éducatifs ou recevoir du feedback régulièrement aide votre cerveau à retenir les informations plus longtemps, car ces méthodes stimulent différentes parties du cerveau.
Dans « The Neurosciences of Learning & Development » (2016), la bible de la neuropédagogie appliquée aux compétences comportementales, Bresciani Ludvik souligne que les émotions jouent un rôle fondamental dans l’apprentissage, car elles facilitent la rétention et la compréhension des informations. Elle explique, par exemple, que les émotions positives telles que la curiosité et l’enthousiasme activent des zones du cerveau liées à la motivation et à la mémoire. Ludvik mentionne également que le fait de créer des expériences d’apprentissage qui génèrent un sentiment d’accomplissement aide à renforcer la consolidation des compétences, notamment dans des domaines comme la communication interpersonnelle.
2- Pourquoi adopter la neuropédagogie transforme vos formations en entreprise ?
L’intégration de la neuropédagogie dans les stratégies de formation est aujourd’hui un incontournable, au vu des connaissances disponibles sur le sujet. On estime en cumulant les effets démontrés de chaque bonne pratique démontrée scientifiquement, que l’impact d’une formation dans l’apprentissage et la capacité à développer de nouveaux comportements en situation est majeur, de l’ordre de +200% par rapport à une formation classique. Quelques exemples d’effets démontrés :
Engagement actif des apprenants : s’il est un fait démontré, c’est qu’une posture active des apprenants a de l’impact sur l’impact d’une formation, de l’ordre de +12% à +40%¹. En basculant sur des déroulés pédagogiques plus inductifs et expérientiels, le résultat est là. Autre possibilité intéressante : s’appuyer sur une nouvelle génération d’outils comme les jeux immersifs, les simulations par jeux de rôles et la réflexion entre pairs sur ses pratiques en situation. Les jeux vidéo, par exemple, déclenchent la libération de dopamine dans le circuit de la récompense, renforçant ainsi la motivation et la mémorisation. Une étude menée par l’Université d’Harvard (2019) a révélé que les étudiants utilisant des environnements d’apprentissage interactifs améliorent leurs performances de 25 % en moyenne par rapport à ceux qui suivent des cours traditionnels².Chez Omind, des résultats similaires ont été observés avec un taux d’achèvement de 90 % dans les programmes, même en ligne, démontrant l’engagement suscité par cette méthode validée scientifiquement.
- Amélioration de la rétention d’informations : l’une des principales forces de la neuropédagogie est son impact sur la mémoire à long terme. Grâce à des techniques comme la répétition espacée et la consolidation active des connaissances, les apprenants parviennent à mieux retenir les informations sur le long terme. Contrairement aux approches classiques qui reposent souvent sur la répétition linéaire et l’accumulation d’informations, la neuropédagogie permet de consolider les apprentissages progressivement, évitant ainsi la surcharge cognitive. Selon une étude menée par le Journal of Cognitive Neuroscience, les personnes qui apprennent avec ces techniques neuroscientifiques retiennent 23 % plus d’informations que celles qui suivent des méthodes classiques³.
- Augmentation de la productivité par l’adaptation aux styles d’apprentissage individuels : la neuropédagogie permet à l’entreprise d’ajuster ses formations pour qu’elles correspondent exactement aux besoins de chaque apprenant, comme si chaque employé bénéficiait d’une formation sur mesure, adaptée à la façon dont son cerveau fonctionne. Cela aide les collaborateurs à mieux comprendre, à mieux retenir les informations et à réduire leur niveau de stress. Résultat : une hausse de 22 % de la productivité de l’équipe (Deloitte, 2020)⁴. En plus, cela prépare les collaborateurs à mieux gérer les situations complexes et à collaborer plus efficacement.
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3- Les pratiques incontournables pour intégrer la neuropédagogie à vos stratégies de formation
L’intégration de la neuropédagogie dans les stratégies de formation repose sur des techniques spécifiques et des outils pratiques, qui maximisent l’efficacité de l’apprentissage en s’appuyant sur la manière dont le cerveau fonctionne :
Réfléchir sur soi, l’alpha et l’oméga : vous hésitez à intégrer une brique individuelle dans vos parcours de formation pour managers, commerciaux ou encore futurs dirigeants ? Ne réfléchissez plus : intégrer une brique de réflexion individuelle dans les parcours de formation est un moyen efficace de renforcer la responsabilisation et l’autonomie des apprenants. Cela leur permet de prendre du recul sur leurs actions, d’identifier des axes d’amélioration concrets, et d’ajuster leur comportement directement en lien avec leurs objectifs professionnels. En pratique, cela se traduit par une meilleure application des compétences acquises, et les études spécialisées en psychologie montrent que ces moments de réflexion augmentent la probabilité de mise en pratique des apprentissages de +25 % à +35%⁵. Corollaire : expliciter son cheminement pour soi, par exemple dans un journal ou pour les autres booste de manière notable ce processus.
La gamification & le “learning by doing” : les jeux sérieux sont des outils puissants pour renforcer l’engagement actif des apprenants en les plaçant dans des scénarios interactifs et immersifs. Par exemple, des plateformes comme Kahoot! animent des formations via des quiz interactifs, tandis qu’Omind utilise des jeux sérieux validés scientifiquement pour reproduire les réactions comportementales rencontrées dans des situations professionnelles complexes. Ces outils favorisent la prise de conscience des comportements à améliorer et permettent un apprentissage personnalisé en s’appuyant sur le learning by doing — apprendre en pratiquant. Contrairement aux méthodes d’apprentissage passives, ces jeux rendent les apprenants acteurs de leur formation, augmentant ainsi leur motivation et la rétention des connaissances.
L’apprentissage adaptatif et personnalisé par l’intelligence artificielle : l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’apprentissage permet de personnaliser les parcours en fonction des besoins et des progrès de chaque collaborateur. Des outils comme ceux d’Omind utilisent des algorithmes d’IA qui adaptent automatiquement le contenu du programme de formation en fonction des résultats des apprenants, facilitant ainsi l’apprentissage personnalisé et l’engagement.
Le feedback instantané et continu : le feedback est un élément essentiel dans l’approche neuropédagogique. Fournir des retours en temps réel permet aux apprenants de corriger rapidement leurs erreurs et de renforcer les connaissances acquises. Des plateformes comme Talentsoft proposent des outils d’évaluation intégrés qui permettent aux formateurs de suivre les progrès des employés et de leur fournir des commentaires instantanés, favorisant ainsi l’amélioration continue.
L’intégration des émotions dans l’apprentissage : la gestion du stress est essentielle pour améliorer les performances cognitives et favoriser un meilleur apprentissage. La neuropédagogie intègre des techniques pour réduire le stress et améliorer la concentration, comme la méditation guidée ou la cohérence cardiaque. Des modules d’e-learning sur la gestion d’énergie et l’intelligence émotionnelle peuvent être intégrés dans les programmes de formation pour aider les employés à mieux gérer leur stress et à être plus réceptifs aux nouvelles connaissances.
- La répétition espacée : la répétition espacée est l’une des techniques les plus efficaces pour favoriser la rétention à long terme. Elle consiste à étaler les révisions sur des périodes plus longues, plutôt que de concentrer tout l’apprentissage en une seule session. Cette méthode permet de consolider les connaissances progressivement, en renforçant les connexions neuronales avec chaque révision.
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En résumé, intégrer la neuropédagogie dans une stratégie de formation repose sur l’utilisation de techniques qui stimulent l’engagement, favorisent la rétention à long terme et permettent un apprentissage personnalisé. Grâce à des outils adaptés, les entreprises peuvent optimiser leurs programmes de formation et améliorer la performance de leurs collaborateurs.
¹ Freeman, S., et al. (2014). « Active learning increases student performance in science, engineering, and mathematics. » PNAS
Roediger et. al. (2011). « The critical role of retrieval practice in long-term retention. » Trends in Cognitive Sciences
² Deslauriers, L., McCarty, L. S., Miller, K., Callaghan, K., & Kestin, G. (2019). Measuring actual learning versus feeling of learning in response to being actively engaged in the classroom. Proceedings of the National Academy of Sciences, 116(39), 19251-19257.
³ Journal of Cognitive Neuroscience. (2019). Impact of Neuroscience-Based Learning on Long-Term Retention: A Comparative Study. Journal of Cognitive Neuroscience, 31(4), 672-685.
⁴ Deloitte. (2020). Corporate Learning Strategy and Impact Report. https://www2.deloitte.com
⁵ Grant, A. et al. (2016). The Power of Self-Reflection: Reflection Improves Problem Solving. Personality and Social Psychology Bulletin. Seibert, S. E. et al. (2017). Feedback Seeking, Reflection, and Skill Development. Journal of Applied Psychology