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Volatilité. Incertitude. Complexité. Ambiguïté. Nous ne parlons pas de vos bonnes résolutions pour 2020, mais bien du contexte dans lequel les entreprises se développent aujourd’hui.
Cet acronyme V.U.C.A a été introduit dans les années 90 pour décrire la période d’instabilité qui suivi l’effondrement de l’Union Soviétique. Aujourd’hui, nous l’utilisons pour décrire un monde en constante évolution, où l’environnement numérique s’insère partout et nous prend de plus en plus de temps. V.U.C.A est donc devenu une grille de lecture de nos environnements professionnels mais aussi personnels.
UN MONDE V.U.C.A
Concrètement, elle nous dit quoi cette grille de lecture V.U.C.A ?
Volatility. L’environnement est disruptif et imprévisible. Les projets et les stratégies doivent s’adapter rapidement et avec souplesse à ces changements.
Uncertainty. L’incertitude se rapporte à l’impossibilité de prédire les événements futurs, ce qui génère un sentiment d’insécurité.
Complexity. La complexité fait référence au nombre sans cesse croissant d’informations à traiter autour de soi et de leur interdépendance. Notamment du fait du développement du digital (On vous parlait ici, de la croissance d’informations à traiter et de l’impact négatif sur les fonctions cognitives).
Ambiguity. Mélange des responsabilités, interprétations différentes d’un même événement, conflits d’intérêt… participent à un contexte ambigüe n’incitant pas à l’action.
QUEL IMPACT DE L’INCERTITUDE SUR LE FONCTIONNEMENT HUMAIN ?
De façon naturelle, le cerveau de l’Homme n’aime pas la complexité. Notre cortex tend même à la réduire au maximum en simplifiant, en rationalisant et en faisant rentrer chaque perception au sein de schémas connus. Ainsi nous pouvons donner du sens aux évènements et surtout économiser de l’énergie.
Une des théories les plus en vogue en neuroscience s’intéresse justement à la manière dont le cerveau gère l’incertitude. C’est le predictive coding, ou traitement prédictif en français.
Selon cette théorie, nos neurones tentent en permanence de prédire ce qui pourrait nous arriver. Pourquoi ? Pour nous adapter au maximum à notre environnement.
Ils prédisent ainsi toutes nos sensations : ce que nous allons voir, entendre, toucher, sentir et goûter. Nos perceptions sensorielles viennent infirmer ou confirmer les prédictions faites en amont par nos neurones.
Par exemple, je suis au travail et je reçois un nouveau client. Je m’attends à l’entendre me vouvoyer et à me serrer la main puisque nous ne nous connaissons pas (prédiction).
Cependant, lorsqu’il arrive, il me fait la bise et me tutoie directement.
Dès lors que nous percevons une erreur entre ce que nous avons prédit et ce que nous percevons réellement, nous avons le choix entre deux réponses :
1/ l’adaptation : nous modifions notre comportement ou nous le changeons entièrement pour qu’il corresponde à la réalité. Je m’adapte et je me mets à la tutoyer aussi et à adopter une attitude plus informelle.
2/ l’action : par un comportement, nous allons tenter de changer le monde pour qu’il corresponde davantage à notre modèle. Je refuse de m’adapter à son modèle à lui, et lui demande de passer au vouvoiement.
Lorsqu’une personne ne sait pas quelle réponse donner face à un évènement qu’elle n’avait pas anticipé, naît alors le stress. On comprend alors que l’essence même du stress est l’incertitude.
En situation de stress, nous tentons donc de réduire l’incertitude : nous sommes plus attentifs à notre environnement dans le but de récolter plus d’informations. Cependant, cela demande énormément d’énergie. Lorsque l’énergie fournie habituellement au cerveau ne suffit pas, l’organisme va puiser dans les réserves du corps. À long terme, les conséquences négatives du stress sur le corps s’accumulent et peuvent entraîner des troubles du fonctionnement cérébral, cardiovasculaire, neuroendocrinien, inflammatoire et métabolique. Ces dysfonctionnements entraînent l’organisme dans un cercle vicieux car ils diminuent sa capacité à répondre adéquatement au stress.
COMMENT AFFRONTER V.U.C.A EN ENTREPRISE ?
Nous sommes donc nous d’accord pour dire qu’il est nécessaire d’avoir une stratégie permettant de faire face à la volatilité, à l’incertitude, à la complexité et à l’ambiguïté. Sans stratégie efficace, il est facile de tomber dans un comportement cherchant à tout prix à simplifier la réalité et à passer de gris à noir ou blanc : la catégorisation et les stéréotypes. Lorsqu’il n’y a pas suffisamment d’informations claires, nous avons tendance à utiliser des références générales.
Nous pouvons faire état de 6 stratégies positives existant pour protéger le bien-être physique, mental et social des collaborateurs.
1/ Authenticité. Un management honnête, de confiance qui montre l’exemple, qui “walk the talk”.
2/ Communication. Un manager doit communiquer de façon claire et ouverte pour rassurer ses collaborateurs.
3/ Écouter avec l’intention de comprendre et d’agir du mieux qu’on puisse.
4/ Vision et objectifs clairs
5/ Instaurer un climat de confiance et un esprit d’équipe au sein de l’entreprise pour “faire front” ensemble.
6/ Flexibilité et agilité permettant une prise de décision rapide.
Auteur : Anaïs Roux