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Serious games : quand le jeu vidéo se met au service du bien-être

Ni tout à fait sérieux, ni complètement jeux, les serious games touchent à tous les domaines pour faciliter apprentissage ou entraînement. Leur dernière idée ? Se mettre au service du bien-être afin d’alléger le stress ou d’optimiser la performance. Le point avec Deborah Varoqui, PhD et chef de projet scientifique chez Open Mind Innovation.

Les serious game, des jeux pleins d’idées

Nouveaux, les serious games ? Pas vraiment, puisque si l’informatique a chamboulé le concept, les simulations militaires du 18ème siècle étaient déjà considérées comme des jeux sérieux. « Aujourd’hui, il s’agit d’ajouter du jeu vidéo dans une technique sérieuse », résume Deborah Varoqui, « mais l’appellation englobe un certain nombre de choses. C’est un outil thérapeutique qui peut proposer une amélioration, une rééducation, un apprentissage ou un entrainement. Même les consoles de jeu comme la Wii sont utilisées pour faire travailler l’équilibre ! » 

La véritable différence entre jeu vidéo et serious game ? L’objectif de départ. Un jeu sérieux est développé pour répondre à une fonction sérieuse, tandis que le jeu vidéo vise le divertissement. De véritables jeux, donc, mais à but pédagogique, éducatif ou thérapeutique : vous pensez jouer, vous travaillez.

L’atout bien-être et santé des jeux sérieux

« D’un point de vue médical, on utilise les serious games pour la rééducation motrice ou neurologique », précise Déborah. « Concrètement, on peut plier le bras chez le kiné jusqu’à rééduquer le muscle, et/ou utiliser un jeu vidéo qui nous fera faire le même mouvement à la maison. Contrairement à la séance chez le kiné, le jeu ne sera pas perçu comme une activité physique, difficile ou lassante ». Le serious gaming et la thérapie classique sont en général complémentaires, le suivi fait par un professionnel étant renforcé par l’entraînement du jeu. 

Quant au bien-être ? « L’utilisation des jeux sérieux pour agir sur des activités plus cognitives, comme le stress, est assez récente », confirme Déborah. Preuve en est la myriade de petits jeux sur téléphone portable, destinée à évaluer ses capacités d’attention, améliorer sa mémoire ou ses connaissances, travailler la cohérence cardiaque, la relaxation, la méditation… « On trouve même du neurofeedback déguisé en jeux pour les enfants atteints de troubles de l’attention », ajoute Déborah. « Les serious games peuvent viser quasiment tous les publics, à condition d’être conçus pour les besoins ou la pathologie précise du public en question ». 

Bien-être et serious games, pourquoi ça marche ?

« Des jeux vidéo sur un portable ou un CD peuvent permettre de pratiquer chez soi, quand il n’y a pas forcément de thérapeute à proximité », explique Déborah. « La répétition du jeu agit sur le cerveau et son fonctionnement, mais peut aussi influer sur le comportement, la psychologie, le relationnel face aux autres, la perception de soi… » 

Tout ce qui peut, en somme, perturber ou peser sur le quotidien, puisque le bien-être est un capital qui s’entretient. « Prendre soin de soi demande un effort, qu’il s’agisse de nutrition, d’activité physique, de prise de recul ou de gestion du temps », souligne Déborah. Une démarche parfois complexe et contraignante à une époque où le temps manque justement. « Les jeux sérieux étant avant tout ludiques, ils peuvent s’insérer dans le quotidien sans être perçus comme une charge de travail en plus. Au contraire, prendre soin de soi devient relaxant, facile et valorisant, puisque le joueur se transforme en acteur de son propre bien-être ».  

Serious Games et réalité virtuelle, le cocktail bien-être selon Open Mind

Chez Open Mind, le bien-être profite d’un cocktail novateur de recherche scientifique, de réalité virtuelle et de serious games… entre autres. « Les gens viennent pour se sentir mieux dans leur quotidien, plus performants », détaille Déborah. « Ils effectuent un bilan complet en réalité virtuelle, puis un psychologue les oriente vers le bon entraînement, dont les serious games les plus adaptés pour eux ».

Pourquoi la réalité virtuelle ? « Elle nous permet d’entraîner les gens dans des conditions « secure », développe Déborah, « sans pour autant les placer réellement dans les situations compliquées du quotidien. Quant à eux, elle leur permet de voir directement l’effet du stress sur leur corps, puis l’action de leur entraînement sur cet état. » La cohérence cardiaque, cette technique de respiration permettant de réguler stress et anxiété, peut notamment être réinterprétée sous forme de jeu, complété par des mesures physiologiques : votre respiration s’affiche directement sur un écran, à vous de la réguler pour atteindre la cohérence cardiaque.

Des jeux sérieux qui pourraient rapidement se retrouver, chez Open Mind, dans une application regroupant les techniques enseignées au centre, afin d’y accéder à tout moment à l’extérieur. « C’est aussi l’intérêt des serious games, et l’un de nos objectifs essentiels », conclut Déborah Varoqui. « Apprendre de manière ludique et interactive un certain nombre de techniques, une boite à outils que chacun applique ensuite à son quotidien. L’idée n’est pas de rendre les gens dépendants d’un exercice, mais au contraire de leur montrer qu’ils ont en eux toutes les ressources nécessaires pour avancer. »